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Plus de fruits, plus d'énergie
02.02.2023 Le Valais est connu pour ses cultures de fruits et de légumes. À l'Agroscope Conthey, l'étudiant en master Jocelyn Widmer a étudié l'influence de nouveaux types de panneaux solaires sur la culture des baies.
Les solutions agrivoltaïques innovantes sont en plein essor. Par rapport aux tunnels plastiques traditionnels largement utilisés en agriculture, elles semblent prometteuses à plusieurs égards. Face au manque de connaissances sur l’influence des panneaux solaires dans la culture des fruits rouges, Jocelyn Widmer a décidé de consacrer son mémoire de MSc à ce sujet. D’avril à octobre 2022, il a observé la production de framboises et de fraises sous des panneaux solaires dynamiques.
Jocelyn, pourquoi les panneaux solaires dynamiques sont-ils prometteurs pour la culture des fruits rouges ?
Traditionnellement, les fraises et les framboises sont généralement cultivées sous des tunnels plastiques. Ce mode de culture permet de protéger les fruits de la pluie et d’améliorer leur qualité. Comme les températures sont plus élevées sous les tunnels, cela permet également de commencer la récolte plus tôt et de la faire durer au-delà de l’été. Toutefois, la chaleur n’a pas que des avantages. Les fruits peuvent brûler et les plantes deviennent plus sensibles aux ravageurs. Les panneaux solaires transparents utilisés dans ce projet sont constitués de deux éléments, dont l’un est dynamique et peut bouger pour laisser passer les rayons du soleil jusqu’aux plantes, ou non. Cela permet d’abaisser la température au niveau des plants. Le but est de produire de l’énergie renouvelable tout en maintenant, voire en améliorant la quantité et la qualité des fruits récoltés.
En quoi consiste concrètement votre recherche ?
Pour mon projet, je travaille avec la startup Insolight. Elle a développé un outil qui permet de contrôler la quantité de lumière solaire captée par les plants à travers les panneaux solaires dynamiques. En d’autres termes, c’est un outil de régulation de la luminosité dans le champ. L’algorithme d’Insolight calcule la quantité de lumière dont les plants ont idéalement besoin. J’ai observé les effets des conditions créées par les panneaux solaires sur le développement des plantes. Pour ce faire, nous avons comparé la production et la qualité des fruits produits sous tunnel et celles des fruits produits sous panneaux solaires. Tout au long du projet de recherche, nous avons aussi collecté des données agronomiques (température, quantité et intensité de la lumière) afin d’optimiser l’algorithme.
Dans quelle mesure votre recherche s’ancre-t-elle dans la pratique ?
Cette étude a déjà suscité l’intérêt en dehors du site de Conthey. Des exploitant-e-s agricoles de Genève sont venus voir le projet à ses débuts et des journalistes nous ont interrogés. Il est important que la recherche engendre une plus-value pour les professionnel-le-s sur le terrain. C’est ce qui me plaît le plus dans mon travail de recherche à Agroscope : suivre au plus près ce qui se passe dans l’agriculture, travailler étroitement avec les agriculteurs et agricultrices et trouver des méthodes qui leur seront utiles. Agroscope tire sa force de la place centrale qu’elle accorde aux agriculteurs et agricultrices dans le développement des méthodes.
Recommandez-vous de réaliser un projet de mémoire MSc à Agroscope ?
Oui, c’est un bon moyen de mener des recherches pratiques dans un environnement scientifique. Les projets sont vraiment dynamiques. Les encadrant-e-s sont des coachs remarquables et les collègues apportent une motivation et un soutien sans faille. Par ailleurs, il est intéressant que le projet soit en lien avec les modules de la BFH-HAFL. Je recommande de réfléchir au sujet du mémoire avant de commencer le programme de MSc à la BFH-HAFL. Beaucoup de modules sont liés aux sujets de mémoire. Une fois que vous avez un sujet en tête, vous pouvez tirer pleinement profit de ces modules.
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Rubrique: Études, Recherche