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Interview de notre enseignant Leonard Kwuida et de son invité Etienne Temgoua
17.01.2024 Grâce à un soutien financier du Fonds national suisse, la HESB peut actuellement accueillir le professeur Dr Etienne Temgoua en tant que chercheur invité : Leonard Kwuida sur les congruences et la théorie spectrale des algèbres de Boole double.
Quel est le contenu de votre travail de recherche ?
Nous étudions les propriétés de la négation sur les concepts formels ainsi de celles de certaines structures qui en découlent: l’algèbre des proto-concepts et les algèbres de Boole double.
Quels sont les avantages de faire des études ici pour toi Etienne?
Le travail de recherche en codirection avec Léonard me permet d'accélérer la recherche et la finalisation des thèses de mes étudiants qui travaillent dans ce domaine. Cela me permet également d'ouvrir de nouveaux champs de recherche. L'environnement à la HESB Gestion me permet également d'entrer en contact avec certaines applications des mathématiques. Par exemple, la participation au colloque COST m’a permis de toucher du doigt l’application de l’intelligence artificielle en finance. Ce fait me permet non seulement de faire comprendre au grand public au Cameroun que les mathématiques sont utiles pour le quotidien, mais aussi de motiver les jeunes à s’appliquer de plus en plus en mathématiques.
Quels sont les principaux défis dans la recherche et dans la vie quotidienne?
Deux aspects sont particulièrement stimulants: dans l’aspect théorique, nous souhaitons contribuer au développement de la science en fournissant des pistes de solution aux problèmes en suspens dans ce domaine. Dans le domaine pratique, nous souhaitons apporter quelques précisions dans le traitement de l'information afin de faciliter la prise de décision des uns et des autres. L'un des plus grands défis des mathématiques est de contribuer au développement en proposant des solutions basées sur des modèles mathématiques à certains problèmes de la vie quotidienne.
Un grand défi est la disponibilité de mon collègue, qui doit concilier son emploi du temps académique et sa famille. Je dois ainsi faire preuve de flexibilité pour être prêt à discuter entre deux cours ou des courses familiales. Au quotidien, l'allemand aurait été un avantage. À part Léonard et quelques collègues de l'université de Berne, il n'y a pas beaucoup de gens avec qui on peut échanger sur notre thématique.
Etienne, comment vis-tu la HESB Gestion?
J’apprécie bien l’accueil et la convivialité au département. Les discussions avec les uns et les autres me permettent de sortir de l’isolement et d’apprendre des expériences des autres. L’environnement ici est propice non seulement à la recherche mais aussi à l’épanouissement. J’ai apprécié le déroulement à la minute près de quelques activités: l'assemblée de l'institut IADSF, la conférence du département Gestion de la HESB, la remise des Parchemins au casino. C'est comme s'il n'y avait jamais d'imprévus.
J'ai aussi l'impression que la collaboration entre les employés est horizontale: Quand je rencontre les gens au couloir ou dans la cour de l’école, je ne peux pas deviner qui est professeur*e, étudiant*e ou employé administratif/ve, comme c'est le cas chez nous. Je ne sais même pas qui est chef. Je peux m’assoir sur tout bureau que je trouve libre. Tout le monde se tutoie. Il y a toujours des fruits, du thé et du café à la cuisine commune pour se refaire les idées. L'interaction entre les gens est très agréable: on se salue poliment et on essaie de me parler en français pour faciliter la communication.
On est à la fois en ville et proche de la nature. Avec la famille de mon hôte, nous avons fait une partie décontractée de frisbee-golf sur les sommets du Gurten et de minigolf à Waldau. Ce qui m'a le plus amusé, c'est le fait que les parents participaient au jeu et se faisaient de temps en temps battre par leurs enfants, qui étaient très contents de battre leurs parents. Tous semblaient satisfaits, qu'ils aient gagné ou non. Le but était peut-être de passer du temps avec les autres, en dehors du quotidien.
Il me faut un peu de temps pour m'habituer aux repas, par exemple: Ils sont très différents de ceux du Cameroun. Les noms des plats sont très compliqués. C'est pourquoi je m'oriente sur les commandes des autres ou sur des images. Mais c'est très cher et les voyages le sont encore plus. Mais je ne peux pas me plaindre, car les transports publics sont fiables, ponctuels et confortables: le coût de la vie est très élevé ici !
Ce que je trouve très difficile, c'est la bureaucratie: Les procédures administratives ne sont pas faciles et prennent beaucoup de temps. Il faut tout le temps réciter les dates de naissance des membres de la famille ainsi que la date de mariage à chaque étape. Je n’ai pas su que ça prendrait trop de temps pour avoir accès au financement promis. J’en profite pour dire merci à tous ceux qui se battent afin que je la procédure aboutisse, ainsi qu’à mon hôte qui se bat pour préfinancer jusqu’à présent mon séjour. Avoir un permis de séjour ici semble bien compliqué: Il faut s’enregistrer à la commune, attendre recevoir un rendez-vous d’un autre office pour la biométrie, et ensuite attendre que la commune vous informe un jour que le permis est disponible. Sans permis je ne peux pas ouvrir un compte bancaire, et sans compte bancaire je ne peux pas donner mes propres coordonnées bancaires là ou on me demande. Je ne peux que compter sur ceux à qui je fais confiance et qui me font confiance.
Quelles ont été les expériences les plus surprenantes en Suisse?
- La distribution de chocolat aux exposants d'une conférence (COST) en guise de récompense.
- Une ministre qui se promène en ville sans garde du corps.
- La notification qu'un compte HESB ouvert seulement deux semaines auparavant sera fermé dans deux mois.
- L'incroyable concentration des jeunes lorsqu'ils discutent avec des amis, ils ne sont pas impressionnés.
- Accueil du président français sans bloquer la ville.