« Ayez de l’ambition ! »

Si elle vient au départ de l’économie agricole, Franziska Götze s’est toujours plus intéressée à l’alimentation et à la consommation au cours de ses études. Son travail de master a porté sur le café issu du commerce équitable, puis son doctorat avec Agroscope avait pour thème la demande en aliments biologiques en Suisse. Il y a sept ans, Franziska Götze a atterri à la BFH-HAFL à Zollikofen, où elle travaille encore aujourd’hui, à la fois dans l’enseignement et dans la recherche.

Madame Götze, à quoi ressemble votre journée de travail habituelle ?

Franziska Götze : Je n’ai pas une journée de travail typique. Je suis parfois au bureau, ou bien je participe à un atelier, à une conférence, je fais une présentation ou je donne un cours. En automne, c’est l’enseignement qui m’accapare, et au printemps, j’ai davantage de temps pour la recherche. 

Vous échangez constamment avec d’autres : est-ce important pour votre travail ?

Discuter avec les étudiant-e-s, les collègues et les partenaires de projet me fait sans cesse envisager de nouvelles perspectives. Quand des personnes issues de différents domaines et horizons mettent leurs compétences en commun, les chances de succès se multiplient, surtout dans la recherche. Cela permet d’aborder les thèmes sous diverses perspectives. Je recommande aux femmes qui s’intéressent à une carrière scientifique d’échanger, et notamment avec d’autres femmes, surtout si celles-ci sont expérimentées. 

Avez-vous d’autres conseils à donner aux jeunes femmes qui s’intéressent aux sciences ?

Ayez de l’ambition ! Ne doutez pas de réussir ce que vous entreprenez. Se fixer de petits objectifs intermédiaires à atteindre les uns après les autres peut aider. Et ne vous découragez pas : même les chercheurs et chercheuses aguerris commettent des erreurs. Il faut en tirer leçon et s’améliorer. Et, très important : on peut accomplir beaucoup de choses dans la recherche sans pour autant devoir renoncer à sa vie en dehors du travail, une crainte que l’on entend souvent.

Qu’est-ce qui vous a poussée à vous tourner vers la science ?

Le hasard, plus qu’autre chose. À l’origine, je voulais entrer dans l’industrie alimentaire après mes études. Et puis je suis tombée sur un appel d’offres pour un projet passionnant chez Agroscope, avec possibilité de faire un doctorat. C’est ainsi que je suis arrivée dans la recherche, et j’y suis restée ! 

Quels sont vos centres d’intérêt dans la recherche ? 

Je m’intéresse essentiellement aux consommateurs et consommatrices : comment inciter les gens à adopter une alimentation plus saine et plus durable ? Pour cela, nous devons comprendre ce qui leur importe. Pourquoi les personnes adoptent tel ou tel comportement ? À quoi sont-elles confrontées dans leur alimentation au quotidien ? Avec mes collègues, nous nous penchons aussi sur le thème de la pauvreté et ses conséquences sur l’alimentation.

Et qu’est-ce qui vous plait le plus dans l’enseignement ?

J’apprécie beaucoup les échanges avec les étudiant-e-s. Les motiver, les accompagner dans leur formation... Voir que ce que l’on transmet porte ses fruits. Et qu’il est justement peut-être possible d’inciter des étudiantes à se lancer dans une carrière scientifique.