SPECTRALIS CENTAURUS

Ce projet vise à développer un appareil permettant de soigner en douceur la rétine (SRT) et notamment de contrôler automatiquement la dosimétrie de traitement. La technologie fondamentale est la tomographie par cohérence optique (OCT).

Fiche signalétique

  • Institut(s) Institute for Human Centered Engineering HuCe
  • Unité(s) de recherche optoLab
  • Durée (prévue) 23.09.2015 - 31.12.2024
  • Direction du projet Dr. Christian Burri
  • Équipe du projet Boris Povazay
  • Partenaire Heidelberg Engineering
    Meridian Medical
    Institute for Human Centered Engineering (HuCE) / optoLab, BFH TI
    Biomedical Photonics Group, Institute of Applied Physics, Universität Bern
    Augenklinik Inselspital Bern
    Eye Clinic Sulzbach, Knappschaft Hospital Saar
    Klaus Heimann Eye Research Institute
    Fraunhofer Institute for Biomedical Engineering, Sulzbach
    Technical University Dresden, Center for Regenerative Therapies
    Department of Clinical Medicine, University of Copenhagen
  • Mots-clés Tomographie en cohérence optique (TCO), optical coherence tomography (OCT), thérapie sélective de la rétine, selective retina therapy (SRT), épithélium pigmentaire rétinien (EPR), ablation de RPE, microchirurgie au laser, thérapie cellulaire

Situation initiale

Depuis des décennies, les applications de rayons laser font partie du quotidien ophtalmologique. L’exemple le plus connu est la photocoagulation, qui consiste à scléroser de manière ciblée certaines zones de la rétine en fonction du tableau clinique. La thérapie sélective de la rétine (SRT) constitue une nouvelle méthode de traitement au laser plus douce pour différentes maladies du fond de l’œil associées à une fonction réduite de l’épithélium pigmentaire rétinien (EPR). Des tests cliniques qui se sont révélés concluants ont déjà eu lieu pour des maladies telles que la choriorétinopathie séreuse centrale et l’œdème maculaire diabétique. La SRT est également discutée comme traitement possible de la forme sèche de la dégénérescence maculaire liée à l’âge. Il n’existe à ce jour aucune possibilité de traiter cette maladie.

La SRT vise à agir de manière sélective sur la couche de cellules EPR de 10 μm d’épaisseur dans la rétine, tout en préservant la neurorétine, notamment les photorécepteurs, et la choroïde. La SRT a été développée au Medizinisches Laserzentrum Lübeck en Allemagne et a été testée pour la première fois avec succès in vivo par Roider et al. en 1992. L’objectif de cette méthode vise à rajeunir l’EPR régénératif, ce qui entraine une amélioration du métabolisme au niveau des zones de traitement. Du fait qu’ils préservent la rétine neurosensorielle, les traitements devraient également se révéler possibles près du centre de la vision, la fovéa.

La transmission des rayons laser à travers l’œil et la pigmentation de la rétine, qui varie considérablement d’une personne à l’autre, constituent toutefois un défi majeur dans l’approche du traitement SRT. En effet, chaque spot laser appliqué nécessite une énergie d’impulsion différente, afin que le tissu cible (RPE) soit certes détruit, mais qu’il n’y ait pas en même temps de surtraitement (p. ex. des photorécepteurs). Une situation sur laquelle plusieurs groupes de recherche se cassent les dents depuis deux décennies. Le HuCE-optoLab a développé avec succès un contrôle automatique de la dosimétrie laser pour la SRT et l’a intégré dans un appareil appelé SPECTRALIS CENTAURUS. La technologie fondamentale est la tomographie par cohérence optique (OCT). Le système fait actuellement l’objet d’une évaluation clinique en termes de sécurité.

Procédure

Les connaissances et les expériences acquises dans le cadre de nombreux mémoires de bachelor et de master ainsi que de thèses rédigées au sein du HuCE-optoLab autour du SRT, d’innombrables essais ex vivo et in vivo, mais encore la collaboration étroite avec des partenaires de recherche de renommée internationale, ont conduit à la spécification, à la planification et à la mise en œuvre d’un système de traitement SRT. À cela s’ajoute le savoir-faire de longue date dans le domaine de l’OCT, qui est profondément ancré dans le HuCE-optoLab autour du professeur Christoph Meier et qui est désormais utilisé, en plus de l’imagerie, pour le contrôle automatique de la dosimétrie laser.

La collaboration avec les entreprises Heidelberg Engineering et Meridian Medical a finalement permis de modifier un appareil de diagnostic OCT répandu en le dotant d’un laser de traitement spécifiquement adapté à l’application SRT. Le fruit de cette collaboration s’appelle SPECTRALIS CENTAURUS.

Résultats

Avec l’appareil SPECTRALIS CENTAURUS, les équipes ont développé un système qui permet d’identifier les maladies de la rétine, de planifier et d’exécuter des traitements SRT et de photocoagulation classique, et enfin de contrôler le résultat du traitement. L’appareil a été autorisé par Swissmedic pour une étude clinique et a permis de traiter avec succès les premiers et les premières patient‑e‑s à l’Hôpital de l’Île de Berne. Plusieurs études ex vivo et in vivo indiquent que la dosimétrie OCT pour le traitement SRT est applicable à large échelle.

Perspectives

Après le succès de la phase initiale de l’étude de sécurité first-in-man, la prochaine étape consistera à tester l’efficacité clinique et l’utilisation en temps réel du contrôle de la dosimétrie laser dans le cadre d’une étude multicentrique.

Informations complémentaires