David Brunner - Le défi de la durabilité dans la construction
David Brunner a reçu le prix du meilleur travail de diplôme rédigé en français lors de la cérémonie des diplômes 2021, dans la filière Technicien-ne diplômé-e ES Technique du bois, spécialisation menuiserie-ébénisterie. Dans son travail, il a traité de la durabilité dans la construction et comparé différents systèmes constructifs et leurs isolants. Il en est convaincu: «S’il veut être plus durable, le secteur de la construction doit se réinventer. Les connaissances et la technologie d’aujourd’hui permettent de relever ces défis futurs.» Il est actuellement engagé comme collaborateur de projet chez Prona Romandie SA, l’entreprise avec laquelle il a mené son travail de diplôme. Il a également collaboré avec l’entreprise Renggli SA.
Pourquoi avoir choisi le thème «Le défi de la durabilité dans la construction»? Quel était l’objectif de votre travail?
Le thème de la durabilité dans la construction est revenu de nombreuses fois dans les discussions au début de mon stage et je sentais un réel intérêt autour de cette thématique. Je trouvais important d’étudier un sujet innovant pour mon travail de diplôme et d’acquérir de nouvelles connaissances dans un domaine encore relativement inexploré. L’objectif de mon travail était de comparer différents systèmes constructifs et leurs isolants pour en définir les plus adaptés à chaque utilisation. Ces résultats ont ensuite été pondérés avec l’aspect économique, qui est à l’heure actuelle encore le critère de décision numéro un.
Comment ces différents systèmes influent-ils sur la durabilité?
Au-delà du système en lui-même, c’est surtout la matérialité qui est importante. La quantité d’énergie et de ressources naturelles pour fabriquer 1 m3 de béton est nettement plus importante que pour 1 m3 de bois. Néanmoins, le béton n’est pas interdit dans un bâtiment durable. Pour certaines applications, il reste la meilleure solution et son impact peut être compensé par d’autres mesures plus restrictives.
Quels autres facteurs doivent être pris en compte en réalisant un bâtiment durable?
Le bâtiment durable est un ensemble d’éléments à mettre en œuvre. On commence avec une forme architecturale adéquate pour obtenir un facteur de forme avantageux. Le choix du système constructif et des matériaux utilisés dans tout le bâtiment a un impact important. L’installation d’un chauffage à énergies renouvelables, des toitures végétalisées ou encore une récupération des eaux usées sont des solutions à mettre en place. Sur un plan plus général, l’emplacement du bâtiment proche des transports publics et des commodités permet de réduire l’impact environnemental du projet global.
Selon vous, quels sont les principaux défis de la durabilité dans la construction?
D’accepter de modifier les habitudes dans la construction. Ce qui se faisait il y a 10 ans ne peut plus être planifié à l’identique aujourd’hui. La construction durable ne se résume pas uniquement au bâtiment, mais à l’ensemble du projet, en prenant en compte la mobilité et l’exploitation. L’importance du prix dans les critères d’adjudication, par rapport à l’impact écologique des matériaux, doit également être revue à la baisse. Les défis futurs au niveau environnemental vont obliger la construction à se réinventer. Le chemin est encore long, mais les connaissances et la technique actuelles sont en mesure de relever ce défi.
Votre travail de diplôme montre le potentiel du bois dans la construction en termes de durabilité. Comment partagez-vous cette vision dans votre travail quotidien?
Ces dernières années, la construction bois s’est énormément développée, repoussant toujours plus les limites du possible. Dans le cadre de projets de bâtiments durables, les architectes ou maitres d’ouvrage assimilent souvent la construction bois à la construction durable. Lorsque ce n’est pas le cas, nous leur démontrons les nombreux avantages, en plus du faible impact environnemental pour les convaincre d’opter pour ce système constructif.
Pourquoi avoir opté pour cette filière?
J’avais envie d’élargir mes connaissances professionnelles et la formation de Technicien-ne diplômé-e spécialisation menuiserie/ébénisterie de l’École supérieure du Bois Bienne m’a motivé. L’offre très complète, avec beaucoup de thématiques connexes à la menuiserie, m’a particulièrement intéressé.
Quels sont les principaux avantages de cette formation?
Le cursus ne comprend pas que des matières liées à la menuiserie ou au bois, mais il regroupe des cours de gestion d’entreprise, de droit de la construction et de robotique. L’ensemble des cours n’est pas forcément compatible avec nos envies futures. Mais le bagage théorique général de cette filière est un réel atout sur le marché du travail.
Qu’avez-vous apprécié à la BFH et sur les sites de Bienne?
Les salles de classe et les ateliers sont très bien équipés avec des appareils et des machines de dernière génération. Le campus est très accueillant et propice pour étudier mais également pour passer du bon temps en dehors des cours.
Comment appliquez-vous vos acquis dans votre quotidien professionnel ?
J’applique les différentes techniques de dessin, que ce soit en 2 ou 3D, la théorie apprise en physique du bâtiment et en protection incendie, ainsi que la gestion de projets.
Quelles ambitions et quels projets aviez-vous après cette formation?
J’avais l’ambition de me former et de voir ce qui allait se passer par la suite. Je ne m’attendais pas à terminer mes études dans un bureau d’ingénieurs en physique du bâtiment. Mais je suis très content du résultat.
Avez-vous une suggestion à faire aux futurs étudiant-e-s?
Profitez du temps que vous avez à disposition pour apprendre le maximum de choses. Soyez créatif et n’hésitez pas à questionner l’ensemble des enseignant-e-s et spécialistes sur les thématiques qui vous intéressent.
Portrait
Département
Architecture, bois et génie civil
Filière de diplôme
Technicien-ne diplômé-e ES Technique du bois Menuiserie-ébénisterie
Profession
Collaborateur de projet chez Prona Romandie SA