Familles de travailleurs pauvres : Perspectives des enfants et des parents
En Suisse, 7,4 % de toutes les per-sonnes actives occupées sont menacées de pauvreté, dans deux tiers des ménages vivent des enfants. Comment les enfants et les parents vivent-ils cette situation ?
Fiche signalétique
- Départements participants Travail Social
-
Institut(s)
Institut enfance, jeunesse et famille
Institut de didactique spécialisée, développement de la profession et transformation numérique - Champ thématique stratégique Champ thématique "Caring Society"
- Organisation d'encouragement FNS
- Durée (prévue) 01.11.2023 - 28.02.2027
- Direction du projet Prof. Dr. Margot Vogel Campanello
-
Équipe du projet
Dr. Clara Bombach
Lea Schneider
Melodie Luana Burri - Mots-clés enfants, travail de soins, pauvreté au travail, famille, vie de famille
Situation
Avoir une activité lucrative - longtemps considérée comme un moyen de réduire le risque de pauvreté - ne protège plus nécessairement de la pauvreté. Les personnes disposant d’un faible niveau de formation, les travailleurs indépendants, les familles monoparentales ou les couples avec trois enfants ou plus, les personnes de nationalité étrangère non européenne, les per-sonnes travaillant dans des branches à bas salaires ou sous des formes d'emploi atypiques sont particulièrement susceptibles d’être des travailleurs pauvres. En Suisse, en 2021, 4,2 % de tous les personnes actives occupées, soit environ 157 000 personnes, étaient touchés par la pauvreté au travail. Si l'on inclut les personnes actives menacées de pauvreté, ce chiffre passe à 7,4 % de la population active, soit 279 000 personnes. Ces personnes vivent en grande partie dans des ménages de plusieurs personnes et des enfants vivent dans environ deux tiers des ménages. La faiblesse des revenus, mais aussi le stress lié au travail rémunéré, pèsent sur les parents/ personnes de référence ainsi que sur les enfants et augmentent le risque de conflits sociaux.
Approche
En Suisse, les effets sur la vie familiale de la pauvreté malgré une activité lucrative, en particulier sur le travail de soins qui y est lié ainsi que sur la perspective des enfants et des parents, n’ont guère été étudiés. Le projet se situe dans cette lacune de la recherche et s’interroge sur le vécu subjectif des membres de familles affectées par la précarité liée au travail. Il permet de se faire une idée de la vie et du vécu familiaux, de la gestion des exigences du travail rémunéré et de ses répercussions sur le travail de soins. Les objectifs de la recherche sont de rendre visible la vie familiales et d’étudier les effets de la pauvreté malgré une activité lucrative ainsi que des changements du marché du travail sur la vie familiale, sur l’éducation des enfants et les soins parentaux, mais aussi sur le vécu subjectif des enfants. Une approche qualitative et multi-perspectiviste a été choisie pour saisir les différentes perspectives des membres de la famille. Dans l'esprit de l'ethnographie, l'observation participante dans les familles, les entretiens centrés sur les problèmes avec les parents et la « discussion libre » avec les enfants permettent de saisir la vie familiale de 42 ménages. Les données seront analysées à l'aide de l'analyse culturelle herméneutique approfondie. Les analyses sont encadrées par la prise en compte des conditions contextuelles juridiques, du droit et du marché du travail, ainsi que par une analyse du discours des débats parlementaires.